SOMMESOUS (51) 31.12.1999

Résumé
Observations à quelques jours d'écart par deux automobilistes d'une lumière vive et dysfonctionnement des véhicules : manque d’information fiable.
Description
Le GEIPAN procède à des réexamens de cas anciens dans le but d'être plus pertinent dans les conclusions. Grâce à de nouveaux moyens techniques (logiciels) et à l'expérience d'enquête acquise depuis toutes ces dernières années, ce réexamen aboutit quelquefois à un changement de classification.
Le présent réexamen porte sur deux cas d'observation précédemment classés D et nommés BROYES (51) 10.01.2000 et SOMMESOUS (51) le 31.12.1999.
Le 10 janvier 2000 entre 21h et 21h05 heures, un automobiliste sur la D39 à hauteur du château d'eau de Broyes (51) est soudain totalement ébloui par une lumière de très forte intensité qui s'infiltre dans la voiture par le toit ouvrant. Le moteur et l'autoradio s'arrêtent brutalement mais le contact reste allumé. D'après le témoin, au bout d'une minute, le phénomène se dissipe, l'autoradio se remet à fonctionner et il peut redémarrer sa voiture pour rentrer chez lui, terrorisé. Suite à un appel téléphonique du Centre Opérationnel de la Gendarmerie, les gendarmes se rendent immédiatement au domicile du témoin fortement choqué puis sur les lieux de l'observation. Ils constatent que le ciel est clair et fortement étoilé (étoiles filantes) et que le trafic aérien est important et visible (feux à éclats). La température est hivernale mais sans gelée. Aucune perturbation de la ligne électrique le long de la route n'a été constatée. Par ailleurs à cet endroit, l'éclairage public est inexistant. De source militaire aucun vol n'est signalé ce soir là. L'enquête sur place du SEPRA et la reconstitution en voiture permettra d'établir que l'observation a duré entre 15 et 30 secondes maximum au lieu d'une minute dans la version initiale du témoin. Lors de l'enquête la gendarmerie trouvera un autre témoin ayant observé un phénomène similaire mais quelques jours auparavant.
Le 31 décembre 1999 entre 19h30 et 20h, une automobiliste roulant sur la N4 à hauteur de Sommesous (51) est aveuglée par une lueur blanchâtre de type flash. Aucun bruit n'est entendu. Tous les voyants du tableau de bord s'allument et le moteur de la voiture s'arrête brusquement mettant la voiture en roue libre. Le moteur se remet en marche de lui-même rapidement. Une vérification par un mécanicien faite à l'initiative du témoin sur les cosses de batterie n'a rien remonté d'anormal.
Nous avons deux cas d’observation à forte proximité spatiale (quelques km) et temporelle (10 jours) présentant une apparente forte similitude (voir le compte-rendu d'enquête unique pour les deux cas) :
- lumière (ou flash) non localisée perçue par le conducteur d’une voiture ;
- arrêt du moteur, perturbations sur le tableau de bord.
Le cas BROYES (51) 10.01.2000 est plus étrange dans la mesure où la lumière est aveuglante et rentre dans le véhicule. Aucune hypothèse physique ne peut être envisagée tellement la description est étrange. On peut seulement formuler l’hypothèse d’étrangeté induite ou accentuée par le témoin lui-même, mais nous n’avons aucun élément pour pondérer cela :
- le témoin a regardé à la télévision la série X-files peu de temps avant les faits, au moment où M6 diffusait la saison 4 qui contient une scène où un PAN survole un véhicule et l’éclaire d’une lumière blanche éblouissante. Le témoin a pu rencontrer une réelle étrangeté ce soir-là et être influencé, consciemment ou inconsciemment, par la science-fiction lors de la mémorisation ou du récit des faits ;
- le jeune témoin, vivant chez ses parents, a pu être traumatisé par un évènement non lié au PAN et ne pas pouvoir, pour une raison liée à sa consommation occasionnelle de stupéfiant (déclarée par lui-même) ou pour une raison toute autre, justifier son état à ses parents au retour à son domicile autrement qu’en inventant une expérience directement inspirée de X-File.
Pour le cas de SOMMESOUS (51) le 31.12.1999, les hypothèses physiques (météore, flash photographique ou éclat de feu d’artifice à quelques heures du passage à l’an 2000) ne disposent d’aucun élément permettant de les pondérer.
La consistance de ces cas d’observation est MAUVAISE.
Cas de BROYES (51) 10.01.2000 : - en terme d’information, bien qu’une enquête ait été menée sur place par la gendarmerie et le SEPRA (GEIPAN de l’époque) peu de temps après les faits, nous ne disposons que d’un compte-rendu succinct de cette enquête. Aucun enregistrement audio, vidéo ou écrit des divers entretiens et reconstitutions ayant eu lieu lors de cette enquête ne figure dans le dossier ;
- en terme de fiabilité, on peut s’interroger sur l’influence éventuelle de la science-fiction étant donné la similitude du récit avec une scène de la série X-Files (voir ci-dessus). On peut s’interroger aussi sur l’influence de la consommation occasionnelle de stupéfiant (voir ci-dessus).
Dans le cas de SOMMESOUS (51) le 31.12.1999 :
- en terme d’information : la gendarmerie n’a mené aucune investigation au-delà de l’audition du témoin car le SEPRA n’a rien demandé ou investigué et la gendarmerie n’a pas perçu de la part du SEPRA d’intérêt suffisant pour investiguer de son propre chef;
- en terme de fiabilité : la déposition n’est pas spontanée. Le témoin qui préalablement à son audition avait entendu le récit du cas de BROYES (51) a pu naturellement être impressionné par ce récit et faire un rapprochement avec son expérience jusqu’à en accroître l’étrangeté et influencer (à son insu) certains aspects de sa déposition.
Seule une véritable enquête sur place aurait permis :
- d’explorer et peut-être valider une des hypothèses physiques (voir ci-dessus) propres à ce cas ;
- ou au contraire confirmer un champ suffisamment étendu de similitude des deux cas pour les considérer comme issus d’un même phénomène et à partir de là en recoupant les informations :
o poser éventuellement des hypothèses pour expliquer ce phénomène ;
o au minimum augmenter la consistance de cette observation à deux témoignages.
L’étrangeté des deux cas, bien qu’inégale, est importante. La consistance est trop faible pour supporter un caractère inexpliqué à l’un comme l’autre des cas ou à l’ensemble des deux.
En conséquence, le GEIPAN classe les deux cas en C : manque d’information fiable.