JONQUIERES (11) 28.04.2013

Résumé
Observation des déplacements d'une lueur blanchâtre dans un ciel nocturne nuageux : observation d'une animation lumineuse.
Description
Le 28 avril 2013 à minuit une automobiliste observe les déplacements répétitifs et sinueux d'une lueur blanchâtre dans le ciel à basse altitude. Sa passagère observe également le phénomène. Un seul questionnaire est recueilli.
L'observation s'effectue en 3 temps :
1-a) Aux alentours de 0 heure, dans la nuit du samedi à dimanche, un phénomène lumineux est aperçu par la passagère à bord d'un véhicule se déplaçant sur l'autoroute.
1-b) Ce qui entraine la conductrice à arrêter le véhicule à la prochaine aire de repos, de 500 à 800 mètres après la première observation.
L'observation à l'arrêt se prolonge pendant 1 heure, les 2 témoins restant dans le véhicule. Le phénomène est vu au-dessus des arbres, avec une élévation estimée par le témoin à 30°.
1-c) Le phénomène ne disparaissant pas, le témoin reprend la route.
La situation météo relevée à Béziers (une cinquantaine de km au Nord-Est) le 27 avril 2013 à 23 heures sur Météociel ainsi qu'aux premières heures du 28 avril toujours sur (Météociel) fait état d'une couverture nuageuse de 8/8, pas de précipitations (dernières très faibles, la veille à 14 h), visibilité de 60 km, vent d'ouest d'une dizaine de km/h, avec quelques rafales. Cette météo est identique à celle de Carcassonne à 60 km à l'Ouest, diamétralement à l'opposé.
Le phénomène est unique, lumineux (pâle lueur blanchâtre), sans forme géométrique, se déplaçant dans le ciel (au niveau de la cime des arbres), parcourant toujours la même trajectoire avec des sinuosités ("comme un oiseau qui volait"), sans bruit, ni trainée, de taille difficile à estimer, le témoin ayant du mal à apprécier la distance.
Lors de l'arrêt (en 1-b), le témoin mentionne que la trajectoire est petite, passant alternativement derrière 2 arbres écartés d'une vingtaine de mètres. Lors de la première observation sur l'autoroute (en 1-a), le témoin déclare "nous avions l'impression que c'était à coté". De même, lors du départ (en 1-c), la passagère déclare "ça nous suit". Ce dernier commentaire indique au contraire une distance importante avec le phénomène puisque le cap reste le même alors que le témoin se déplace à grande vitesse.
La date est particulière : en effet nous sommes dans la nuit du samedi au dimanche (du 27 au 28 Avril 2013), à la veille du pont de la fête du Travail (1er Mai), pendant les vacances scolaires de Pâques de la zone académique de Montpellier, du 20 Avril au 5 Mai 2013.
L'environnement est également particulier : l'autoroute à quelques kilomètres à l'Ouest de Narbonne, traverse des collines calcaires vallonnées, non urbanisées, présentant un paysage méditerranéen (garrigue et pinède), parsemé de parcelles de vignes (voirla carte. On y trouve également des "châteaux" d'appellations viticoles, avec des chais, dont certaines sont agrémentées de chambres d’hôtes en pleine nature, avec piscine, court de tennis.
Le témoin propose la projection d'un rayon lumineux sur la base des nuages. Mais s'interroge sur le rendu lumineux d'un tel phénomène (régularité de la trajectoire, caractéristique de la lueur), ainsi que de son origine déclarant "qu'il n'y a que de la pinède à cet endroit".
Tous ces éléments nous poussent à favoriser l'hypothèse telle qu'envisagée par le témoin de la projection d'un rayon lumineux sur la base des nuages.
L'exploitation des photos transmises par le témoin permet de situer l'emplacement des prises de vue depuis l'aire de repos de Narbonne-Jonquières (en 1_b), en se basant sur la déclaration du témoin, affinée par la vue des pins se détachant du fond du ciel. Ceci permet d'estimer un angle d'azimut des prises de vue (document : Azimut_serre.jpg). Par prolongement de ce secteur de visée (docuement : Azimut_moyen.jpg), cela permet de déterminer la zone d'origine de ces animations lumineuses. A l'intérieur se trouve au moins le "Château de Jonquières" à 700 m du témoin. Les autres hypothèses envisagées (manifestations à l'Abbaye de Fonfroide, éclairage du Château de Saint-Martin) sont écartées, étant à l'extérieur de ce secteur de visée.
Pour confirmer cette hypothèse par triangulation, nous utilisons la déclaration du témoin concernant la première observation (en 1-a), le véhicule se déplaçant sur l'autoroute, de 500 à 800 mètres avant l'arrêt sur l'aire de repos. En reportant cette distance sur l'autoroute en amont de l'aire de repos, nous constatons qu'avant ce point, l'autoroute se trouve en montée, élargie à 3 voies, dans une saignée dans les collines avec des devers de part et d'autre masquant l'horizon. En remontant à 800 mètres, l'autoroute est sur le plateau, l'horizon dégagée vers l'avant du témoin, en visibilité du Château de Jonquières, situé à 1,35 kilomètre. Ce phénomène à 45° à droite du véhicule ne peut pas passer inaperçu !
Elément de vérification : depuis l'aire de repos en 1-b, le phénomène est vu à une élévation estimée à 30° par le témoin. A une distance de 700 mètres d’après notre hypothèse, la hauteur du phénomène se situe à : 700 * tan (30°) ~ 400 mètres, ce qui correspond une altitude de la couverture nuageuse.
Tous ces éléments nous confortent dans l'hypothèse d'une animation lumineuse (très probablement depuis le Château de Jonquières ou de ses dépendances. Malheureusement, à ce jour, le propriétaire n'est pas joignable par téléphone pour le confirmer).
La distance de 1,3 km (en 1-a) à 700 m (en 1-b) explique plusieurs aspects notés par le témoin :
- la faible luminosité,
- la forme non géométrique, ainsi que la trajectoire non régulière, projection vue de profil sur la base vallonnée des nuages en mouvement,
- l'impression perçue de proximité et de suivi du témoin, due à la faible évolution de l'azimut du PAN par rapport au témoin, cette faible évolution en dépit du mouvement du véhicule résulte de distance importante du PAN par rapport au témoin.
En conséquence le GEIPAN classe le cas en A : animation lumineuse.