Une méthodologie de classification consolidée sur des décennies

La classification du GEIPAN (A/B/C/D1/D2) a été refondée en 2008. Elle s'appuie sur l'évaluation de deux notions : l'étrangeté et la consistance.

 Elle nécessite :

  1. La recherche des hypothèses pouvant expliquer l’observation dans toute son étrangeté (telle que perçue par le témoin) et l’évaluation de leur probabilité. Une hypothèse est basée sur un ou plusieurs phénomènes connus de naturels (ex : astre, nuage) ou artificiels avec la prise en compte des facteurs humains (effet de perception, de faux souvenir…) ;

 

  1. L’évaluation de l’étrangeté (E entre 0 et 1) de l’observation. C’est la probabilité de la validité de l’hypothèse. Si l’étrangeté est supérieure à 0.5, le GEIPAN n’a pas d’explication.

 

  1. L'évaluation de la consistance de l’observation. Elle dépend de la quantité d’informations recueillies (nombre de témoignages, nombre et précision des réponses, photos…) et de leur fiabilité (cohérence, crédibilité, dépendance des témoins,).

Suite à quoi, il y a application d'un principe de base et de bon sens : plus l’étrangeté reste forte, plus la consistance de l’observation doit être forte pour pouvoir classer l’observation en A, B, D1, D2 sinon l’observation est déclarée non exploitable (Cas C) par manque de données fiables.

Le classement final peut nécessiter la consultation d’experts. Les cas D1 et D2 sont classés suite à une enquête terrain avec rencontre du ou des témoins.

La classification peut être reprise à tout moment suite à des éléments nouveaux ou dans le cas de revisite des anciens cas D.

Le GEIPAN en chiffre

Depuis 40 ans, le GEIPAN a analysé plus de 9 724 témoignages représentant environ 5 300 cas d’observations qui dans 10% des cas ont fait objet d’enquêtes terrain.

63,2 % des cas sont classés A ou B et expliqués par des méprises ou des erreurs de perception.

33,4 % des observations sont inexploitables.

3,4 % environ des observations restent inexpliquées (CAS D).

Le nombre des cas D a baissé depuis que le GEIPAN a entrepris une revisite des cas anciens. En effet l’accumulation d’expérience du GEIPAN, les nouvelles connaissances et les nouveaux moyens  peuvent permettent de trouver des explications.

Au total le GEIPAN reçoit plus de 1000 contacts par an : plus des deux-tiers sont traités par réponse immédiate ou redirection vers d’autres organismes. Environ 150 à 200 donnent lieu à une enquête qui se termine par une publication sur le site du GEIPAN ( www.geipan.fr)  des documents de témoignage et des conclusions d’enquête tout en préservant l’anonymat des témoins.

Que penser des cas inexpliqués, pourquoi autant ?

Les limites de l’enquêteur ?

Les difficultés d'un enquêteur face à un cas d'observation sont multiples : il peut mal recenser et hiérarchiser les hypothèses, ne pas assez interagir avec d’autres enquêteurs ayant d’autres expériences, ne pas faire appel au bon expert. Il peut surtout ne pas réussir à collecter auprès du témoin l’élément-clef qui peut expliquer ce qui résiste à une hypothèse. Un manque d’écoute ou d’accompagnement, une question trop fermée ou posée au mauvais moment peuvent clore à jamais la possibilité d’explication.

Manque de moyens d’investigation ?

Bien sûr, ceux du GEIPAN sont limités. Une enquête peut nécessiter 250 heures et cela ne peut que rester exceptionnel. Les cas anciens ne disposaient pas des outils numériques puissants grâce auxquels il est parfois possible de les expliquer aujourd’hui.

Canulars ?

C’est rare (<1%) et le GEIPAN sait les détecter (mais on ne dit jamais comment).

Mythomanes ?

On peut également les détecter grâce au support des experts psychologues.

Hallucination ?

Quelque fois, c’est évident, mais cela peut être plus difficile à détecter. L’hallucination n’est pas toujours pathologique et peut venir d’un témoin dont le comportement et les déclarations n’évoquent rien en dehors de l’étrangeté de son observation. Seul l’avis d’un ou plusieurs experts psychologues peut orienter. Ces derniers travaillent à partir de l’enregistrement audio effectué lors de l’entretien cognitif (autorisé par le témoin) ou sur place en rencontrant le témoin.

Phénomènes naturels inconnus ? 

Certains phénomènes bénéficient des progrès de la science (exemple foudre en boule, autocinétique). Le progrès résulte aussi de l’expérience accumulée : des cas d’observations expliqués (bénéficiant de preuve) ont permis de caractériser des phénomènes qui rendaient ces cas étranges. Ils sont aujourd’hui plus facilement reconnus pour expliquer de nouveaux cas comme des cas anciens alors inexpliqués (ex : effets des animations lumineuses dans le ciel, configurations d’oiseaux, erreurs de perceptions dans des contextes types, etc.).

Véhicules spatiaux d’origine inconnue ?

Bien sûr, rien n’est exclu même si rien de tel n’a été prouvé dans l’expérience GEIPAN en 40 ans.

Et les extraterrestres ?

Nombreux sont ceux qui s’attendent à ce que le GEIPAN en parle. Mais le GEIPAN n’a trouvé aucune preuve de leur présence ! Pour autant le GEIPAN ne formule aucun avis. Une absence de preuve ne peut être une preuve d’absence !

L’hypothèse extraterrestre accompagne en permanence le GEIPAN. Elle peut être sous-jacente dans l’émotion d’un témoin quand elle n’est pas suggérée voire martelée par ce dernier. Elle est la motivation première de beaucoup de journalistes qui aux détours de questions cherchent de quoi faire « l’accroche », si ce n’est le titre, de leur article. Le GEIPAN est aussi sous le feu des critiques de forums ou associations ufologiques qui défendent cette thèse.

La sœur jumelle de l’hypothèse extraterrestre est celle du complot. Elle accompagne tout autant la vie du GEIPAN, on entend souvent : « le GEIPAN est mis en place par le gouvernement pour cacher la réalité » ; « reçoit des ordres de la Défense », « dispose de coffres secrets » etc.

Le GEIPAN doit savoir « gérer » ces thèses, comme il doit respecter le besoin de croire.

Mais qu’est l’homme face à l’immensité de l’univers ?

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