SAINT-CIRGUES (43) 09.10.1994

Résumé
Longues observations des évolutions silencieuses à faible altitude d'un objet lumineux : observations probable d'un ballon Mylar.
Description
Le GEIPAN continue à publier l'ensemble de ses archives sur son site public www.geipan.fr. Dans ses publications, figurent des cas anciens classés à l'époque (A, B, C ou D) et qui font aujourd'hui l'objet d'un réexamen, dans le seul but d'être plus pertinent dans les conclusions. Grâce à de nouveaux moyens techniques (logiciels) et à l'expérience d'enquête acquise depuis toutes ces dernières années, ce réexamen aboutit quelquefois à de nouvelles remarques voire à un changement de classification.
Ce cas d'observation précédemment classé D et nommé LAVOUTE-CHILHAC (43) 09.10.1994 fait partie d'un ensemble de cas réexaminés récemment.
Le 09 octobre 1994 vers 9h45 un témoin (T1) en poste lors d'une battue de chasse observe durant 25 à 30 minutes les évolutions silencieuses d'un objet lumineux cylindrique blanc avec des reflets métalliques argentés. Le témoin constate également des lumières bleues et rouges. Il le suit des yeux jusqu'à perte de vue. Rencontrant son frère (T2) par la suite, ce dernier lui raconte que situé à proximité de son domicile vers 9h30 il a également vu un objet lumineux qui l'a intrigué. Le T2 décrit un objet cylindrique pour une partie haute et en demi-cercle pour une partie basse, reflétant le soleil et se déplaçant dans le paysage. Après 30 minutes d'observation ce témoin décide d'arrêter de suivre l'objet.
Les caractéristiques physiques (forme mais surtout aspect métallique et mention par les témoins de « reflets argentés ») et dynamiques (déplacements lents, principalement horizontaux, au ras du sol et dans une cuvette, générés par les conditions météorologiques locales en zone de montagne au matin) sont tout à fait conformes avec l’hypothèse de la confusion avec un ballon de nylon métallisé type « Mylar ». Un des témoins (T2) pense aussi à un ballon (Voir le compte-rendu d'enquête).
En début d’observation, le soleil n’a pas encore eu le temps de chauffer les parties de l’atmosphère les plus proches du sol, et en particulier celles situées à l’abri, dans les cuvettes. Ainsi, le ballon Mylar est encore soumis aux conditions locales d’ensoleillement, faibles ou inexistantes, et aux très faibles courants locaux, ce qui le fait se « balader » au gré de ces derniers, en restant au ras du sol. Cet état subsiste jusqu’au moment où, le soleil s’élevant davantage, parvient à réchauffer l’enveloppe du ballon, dont l’air contenu se dilate. Ceci a pour conséquence de permettre à ce ballon de devenir plus léger que l’air environnant et donc de quitter le sol pour s’élever lentement et régulièrement en altitude, ainsi que le décrit le témoin T1, en fin d’observation. Il est tout à fait plausible que ce ballon se soit déjà trouvé présent la veille au soir. C’était alors un samedi, le ballon a pu être lancé d’un village voisin, la température baissant lors de la tombée de la nuit ayant rétracté l’air qu’il contient, le faisant descendre jusqu’au sol dans une cuvette, de laquelle il ne sort que le lendemain matin, lorsque les conditions de température redeviennent favorables.
La consistance du cas est bonne, avec deux témoignages indépendants très précis et une enquête des gendarmes sur place, qui ont établi un plan de situation.
Lors de l’observation, le GEIPAN n’avait pas ou peu d’expérience de cas de ballons. Ce n’est pas le cas depuis (faire recherche sur le site www.geipan avec mot clef ballon ou Mylar).
En conséquence le GEIPAN classe le cas en B : observation probable d'un ballon Mylar.