Le GEIPAN explique l’étrange et documente l’inexpliqué

Il s’agit d’expliquer une observation étrange avec un ou des phénomènes connus. Le phénomène le plus difficile à expliquer peut-être :

  • celui à l’origine de l’observation car il y a toujours quelque chose dans le ciel, les canulars sont très rares :
    • qui n’a jamais vu une foudre en boule, une rentrée de météorite, des animations de lasers de discothèques se projetant dans le ciel, des dégazages de lanceurs ou même une lanterne thaïlandaise, peut être très surpris ;
  • et/ou celui rajouté à une origine banale ou non qui rend l’observation étrange :
    • avion sans ailes ou immobile, trouée de nuage sur une lune rousse, étoile qui bouge en raison du phénomène de perception dit d’autocinétique… 

Cette analyse multidisciplinaire (domaine de la physique et de facteur humain) se base sur le savoir actuel, sans aller au-delà du savoir (pas d’explications basées sur une science hypothétique ou à venir).

Pour les phénomènes qu'on n’arrive pas à expliquer, l’objectif est de les caractériser le mieux possible pour être transmis à la science.

Une méthodologie reproductible 

Le GEIPAN emploie une méthodologie reproductible lors de chaque enquête. Cette dernière se base sur les connaissances scientifiques actuelles et sur les phénomènes aérospatiaux connus. Cette méthodologie suit 7 étapes :

1.         Réception du témoignage

2.         Création du dossier

3.         Première analyse

4.         Enquête et traitement

5.         Classement en A, B, C, D1 ou D2

6.         Anonymisation du dossier

7.         Information témoin et publication sur le site web

Si le témoignage se révèle très facile à expliquer sans enquête, une réponse rapide est donnée au témoin, le traitement du dossier s'arrête là, sans publication sur le site web du GEIPAN. Dans les autres situations, un dossier de cas d'observation sera créé. 

Le GEIPAN traite en priorité les cas faciles à élucider et les cas très étranges. Comme les ressources humaines du GEIPAN sont limitées, le traitement de l'ensemble des cas est réalisé sur plusieurs mois voire plusieurs années.

Le témoignage humain

Le GEIPAN travaille à partir de témoignages humains directement rapportés par les témoins eux-mêmes. Ils sont le plus souvent uniques, quelques fois multiples (les témoins peuvent alors être dépendants ou indépendants), quelques fois accompagnés de « traces » des observations : photos, radar, voire beaucoup plus rarement de traces au sol laissées par le phénomène.

L’analyse du témoignage consiste à retrouver ce qui a été vu en ne disposant souvent que du récit du témoin potentiellement entaché de facteurs humains : 

  • Défaut de vision ;
  • Erreurs de perception issues de mécanismes instantanés (autocinétique) ou de constructions mentales (le témoin évalue une distance et ensuite une vitesse alors qu’il est impossible de le faire pour un objet que l’on ne reconnaît pas, effet de pivot, mauvaise reconstitution de trajectoire) ;
  • Identification et interprétation de l’étrange. L’interprétation immédiate résulte, de manière souvent inconsciente, d’un « assemblage » de ce qui est réellement vu et des représentations les plus proches déjà connues du témoin. Moins ce qui est vu est net et reconnaissable, plus le poids pourra être donné aux représentations et cela dépend de la culture du témoin. L’interprétation différée (lorsqu’on rencontre le témoin) peut faire intervenir des convictions ou croyances ;   
  • L’émotion engendrée par l’étrangeté est un élément essentiel, catalyseur des facteurs humains ci-dessus et amplificateur de l’étrangeté et de l’émotion ; 
  • La mémoire intervient bien sûr ainsi que les faux souvenirs (éléments acquis a posteriori qui s’ajoutent aux éléments vécus) ;
  • Le récit utilise le vocabulaire et la culture du témoin. 

Le GEIPAN utilise une technique d’entretien cognitif mise au point par le Laboratoire CNRS de Psychologie de la Cognition http://clle.univ-tlse2.fr/ de Toulouse, laboratoire qui mène des recherches sur ces aspects (pour la police notamment). Les enquêteurs reçoivent une formation à l’entretien cognitif.

L’entretien cognitif est une méthode qui permet au témoin de se remémorer le contexte et contenu de son observation et de limiter les faux souvenirs.

Les témoins sont « Mr ou Mme tout le monde », toutes sociologies confondues

Tout le monde peut témoigner au GEIPAN.

Même les observateurs expérimentés (ex aéronautique) peuvent se faire surprendre.  Par exemple, les pilotes se doivent de faire part de tout ce qui leur paraît étrange, impactant ou non la sécurité, alors qu’il peut s’agir d’astres, ou de rentrées atmosphériques (de satellites ou de météorites). Cela n’enlève rien au fait que l’aéronautique est fortement représentée parmi les cas très étranges inexpliqués. 

Parfois, les témoins mettent en avant leur niveau d’éducation, leurs expériences professionnelles pour insister sur l’acuité de leur observation et de leur interprétation. Les mêmes peuvent être très vifs pour ensuite contester ou refuser les conclusions du GEIPAN.

Pourquoi les cas identifiés sont aussi intéressants que les cas non identifiés ?

  • Pour comprendre la complexité du témoignage humain puisqu’on dispose de ce qui est témoigné et de ce qui a (probablement) existé.
  • Pour comprendre la difficulté des investigations. Pour crédibiliser le caractère « non expliqué » des diagnostics. La frontière entre un cas expliqué est un cas inexpliqué peut tenir à quelques détails s’avérant clefs.

Nota : les sciences physiques peuvent trouver un enjeu avant tout dans les cas inexpliqués, tandis que les sciences humaines le trouvent tout autant sinon plus dans les cas expliqués.

 

Posters

Une méthodologie de classification consolidée sur des décennies

La classification du GEIPAN (A/B/C/D1/D2) a été refondée en 2008. Elle s'appuie sur l'évaluation de deux notions : l'étrangeté et la consistance.

 Elle nécessite :

  1. La recherche des hypothèses pouvant expliquer l’observation dans toute son étrangeté (telle que perçue par le témoin) et l’évaluation de leur probabilité. Une hypothèse est basée sur un ou plusieurs phénomènes connus de naturels (ex : astre, nuage) ou artificiels avec la prise en compte des facteurs humains (effet de perception, de faux souvenir…) ;

 

  1. L’évaluation de l’étrangeté (E entre 0 et 1) de l’observation. C’est la probabilité de la validité de l’hypothèse. Si l’étrangeté est supérieure à 0.5, le GEIPAN n’a pas d’explication.

 

  1. L'évaluation de la consistance de l’observation. Elle dépend de la quantité d’informations recueillies (nombre de témoignages, nombre et précision des réponses, photos…) et de leur fiabilité (cohérence, crédibilité, dépendance des témoins,).

Suite à quoi, il y a application d'un principe de base et de bon sens : plus l’étrangeté reste forte, plus la consistance de l’observation doit être forte pour pouvoir classer l’observation en A, B, D1, D2 sinon l’observation est déclarée non exploitable (Cas C) par manque de données fiables.

Le classement final peut nécessiter la consultation d’experts. Les cas D1 et D2 sont classés suite à une enquête terrain avec rencontre du ou des témoins.

La classification peut être reprise à tout moment suite à des éléments nouveaux ou dans le cas de revisite des anciens cas D.

Le GEIPAN en chiffre

Depuis 40 ans, le GEIPAN a analysé plus de 9 724 témoignages représentant environ 5 300 cas d’observations qui dans 10% des cas ont fait objet d’enquêtes terrain.

63,2 % des cas sont classés A ou B et expliqués par des méprises ou des erreurs de perception.

33,4 % des observations sont inexploitables.

3,4 % environ des observations restent inexpliquées (CAS D).

Le nombre des cas D a baissé depuis que le GEIPAN a entrepris une revisite des cas anciens. En effet l’accumulation d’expérience du GEIPAN, les nouvelles connaissances et les nouveaux moyens  peuvent permettent de trouver des explications.

Au total le GEIPAN reçoit plus de 1000 contacts par an : plus des deux-tiers sont traités par réponse immédiate ou redirection vers d’autres organismes. Environ 150 à 200 donnent lieu à une enquête qui se termine par une publication sur le site du GEIPAN ( www.geipan.fr)  des documents de témoignage et des conclusions d’enquête tout en préservant l’anonymat des témoins.

Que penser des cas inexpliqués, pourquoi autant ?

Les limites de l’enquêteur ?

Les difficultés d'un enquêteur face à un cas d'observation sont multiples : il peut mal recenser et hiérarchiser les hypothèses, ne pas assez interagir avec d’autres enquêteurs ayant d’autres expériences, ne pas faire appel au bon expert. Il peut surtout ne pas réussir à collecter auprès du témoin l’élément-clef qui peut expliquer ce qui résiste à une hypothèse. Un manque d’écoute ou d’accompagnement, une question trop fermée ou posée au mauvais moment peuvent clore à jamais la possibilité d’explication.

Manque de moyens d’investigation ?

Bien sûr, ceux du GEIPAN sont limités. Une enquête peut nécessiter 250 heures et cela ne peut que rester exceptionnel. Les cas anciens ne disposaient pas des outils numériques puissants grâce auxquels il est parfois possible de les expliquer aujourd’hui.

Canulars ?

C’est rare (<1%) et le GEIPAN sait les détecter (mais on ne dit jamais comment).

Mythomanes ?

On peut également les détecter grâce au support des experts psychologues.

Hallucination ?

Quelque fois, c’est évident, mais cela peut être plus difficile à détecter. L’hallucination n’est pas toujours pathologique et peut venir d’un témoin dont le comportement et les déclarations n’évoquent rien en dehors de l’étrangeté de son observation. Seul l’avis d’un ou plusieurs experts psychologues peut orienter. Ces derniers travaillent à partir de l’enregistrement audio effectué lors de l’entretien cognitif (autorisé par le témoin) ou sur place en rencontrant le témoin.

Phénomènes naturels inconnus ? 

Certains phénomènes bénéficient des progrès de la science (exemple foudre en boule, autocinétique). Le progrès résulte aussi de l’expérience accumulée : des cas d’observations expliqués (bénéficiant de preuve) ont permis de caractériser des phénomènes qui rendaient ces cas étranges. Ils sont aujourd’hui plus facilement reconnus pour expliquer de nouveaux cas comme des cas anciens alors inexpliqués (ex : effets des animations lumineuses dans le ciel, configurations d’oiseaux, erreurs de perceptions dans des contextes types, etc.).

Véhicules spatiaux d’origine inconnue ?

Bien sûr, rien n’est exclu même si rien de tel n’a été prouvé dans l’expérience GEIPAN en 40 ans.

Et les extraterrestres ?

Nombreux sont ceux qui s’attendent à ce que le GEIPAN en parle. Mais le GEIPAN n’a trouvé aucune preuve de leur présence ! Pour autant le GEIPAN ne formule aucun avis. Une absence de preuve ne peut être une preuve d’absence !

L’hypothèse extraterrestre accompagne en permanence le GEIPAN. Elle peut être sous-jacente dans l’émotion d’un témoin quand elle n’est pas suggérée voire martelée par ce dernier. Elle est la motivation première de beaucoup de journalistes qui aux détours de questions cherchent de quoi faire « l’accroche », si ce n’est le titre, de leur article. Le GEIPAN est aussi sous le feu des critiques de forums ou associations ufologiques qui défendent cette thèse.

La sœur jumelle de l’hypothèse extraterrestre est celle du complot. Elle accompagne tout autant la vie du GEIPAN, on entend souvent : « le GEIPAN est mis en place par le gouvernement pour cacher la réalité » ; « reçoit des ordres de la Défense », « dispose de coffres secrets » etc.

Le GEIPAN doit savoir « gérer » ces thèses, comme il doit respecter le besoin de croire.

Mais qu’est l’homme face à l’immensité de l’univers ?

Posters

LES 40 ANS DU GEIPAN

40 ans de GEIPAN, c'est d'abord 40 ans d'émotions dans le ciel !

Au départ d’une intervention GEIPAN, un ou plusieurs témoins nous confient leur « extraordinaire » d’un jour :

  • Et c’est vraiment extraordinaire … Le témoin vient au GEIPAN, car pour lui, ce qu’il a vu est inexpliqué, ça échappe à son entendement. Quelle que soit l’explication qui sera donnée ensuite par le GEIPAN, au moment où le témoin vient, c’est EXTRAORDINAIRE ;
  • Ils nous confient leur « extraordinaire », et c’est un acte de confiance, ce n’est pas toujours facile d’en parler…  On peut passer pour « dérangé » …Le GEIPAN assure l’anonymat des témoins.

Cette intensité d’un vécu peuple nos témoignages :

  • Dans les écrits des témoins, on trouve fréquemment : « je n’ai pas rêvé. », « je vous assure que je ne bois pas », « s’il vous plaît croyez-moi », « Je n’en dors plus »,
  •  L’émotion est aussi dans la voix au téléphone ou dans les croquis souvent extrêmement précis. 

 
Le témoin veut tout nous donner, il veut mettre toutes les chances de son côté pour avoir une explication.

En 40 ans, le GEIPAN a collecté 8000 témoignages. Le GEIPAN c’est d’abord 40 ans d’émotions dans le ciel.

Dans la grande majorité des cas les témoignages sont expliqués par le GEIPAN puisque c’est son travail. 

Ce sont ceux qui résistent, les inexpliqués qui attirent l’attention. Enjeu d’explication pour certains, pour d’autres énigme, mystère ou confirmation de convictions et thèses diverses. La population, les journalistes s’intéressent d’abord à ces cas inexpliqués, c’est sans doute aussi le cas pour vous, lecteurs de ces lignes.

L’étrangeté moderne dans le ciel s’appelle Soucoupe ou OVNI depuis 1947

En juin 1947 aux Etats Unis, Kenneth Arnold à bord de son avion privé, aperçoit une formation de 9 « objets » se déplaçant à la vitesse de jets « comme des disques ricochant sur l’eau ». L’expression, reprise par un journaliste de l’Associated Press est à l’origine de l’invention du terme « Soucoupes Volantes », alors que l’objet décrit a une forme d’aile volante ! Déjà l’impact des médias !

Se sont succédées ensuite aux US, mais aussi dans le reste du monde des observations rivalisant d’étrangeté et fortement médiatisées, dont par exemple le Carrousel de Washington en 1952 (deux nuits où la chasse aérienne poursuit des lueurs et échos radar au-dessus du Capitole), ou en France en 1981, le cas de Trans-en-Provence (une personne voit en bordure de son terrain se poser et redécoller une soucoupe, et trouve des traces au sol). 

Mais le ciel, peut être étrange, depuis toujours

Depuis la nuit des temps, les hommes observent le ciel avec passion et de nombreuses observations de phénomènes célestes sont relatées dans les écrits ou peintures les plus anciens qui nous sont parvenus.

Et la science joue son rôle ..Tout l’étrange n’est pas condamné à le rester !

Par exemple, En 1803, Jean-Baptiste Biot se rend à L’Aigle (Orne), où des « pierres sont tombées du ciel » et fait un rapport considéré comme la première preuve de l’origine non terrestre des météorites… Et on sait depuis que beaucoup de descriptions anciennes de lueurs effrayantes, vives et rapides dans le ciel correspondent à des rentrées de météorides. Plus récemment, le mystère de la foudre en boule s’éclaircit, et certaines observations de lueurs fixes ou rapides deviennent explicables.

Le GEIPAN est entouré de partenaires scientifiques, qui apportent leur expertise pour aider le GEIPAN dans ses enquêtes et qui sont aussi intéressés pour leur propre science par des résultats d’enquêtes avec ou sans explication.  

Un exemple récent illustratif : Comment un HERCULES C130 peut être pris pour une Soucoupe Volante ? 

Pour ce cas CONCHES-EN-OUCHE (27) 23.02.2016, nous avons quatre témoins, trois dans une voiture en mouvement et un quatrième dans une voiture à l’arrêt. Les éléments d’étrangeté perçus par les témoins sont :

  •  « Comme une soucoupe volante stationnaire émettant un cône de lumière » pour les premiers
  • « Un énorme triangle lent » pour le quatrième

 
Très vite le GEIPAN sait qu’un avion Hercule C130 est passé sur les lieux grâce aux traces radar dont le GEIPAN dispose auprès de la défense (convention avec CNOA). Mais on ne peut pas se contenter de dire aux témoins qu’ils n’ont vu qu’un avion, notre mission est d’expliquer l’étrangeté perçue. 

  • Pour les témoins dans le véhicule, il se produit une illusion de stationnaire issue d’un «effet de pivot » : le témoin et le phénomène sont tous deux en déplacement et l’axe les rejoignant pivote autour d’un point ou d’une zone fixe que le témoin prend alors pour le point stationnaire du phénomène. L’éclairage est très particulier, ici la pleine Lune n’est pas vue directement, mais se réfléchit sur l’énorme carlingue de l’avion et peu ou pas sur les ailes (dont le caractère plan favorise plus la réflexion spéculaire fugitive que celle diffuse plus permanente) en créant un effet de soucoupe stationnaire. La Lune rasante éclaire aussi la cime des arbres selon un halo lumineux que les témoins interprètent comme le résultat d’un cône de lumière issus de la soucoupe
  • Pour le témoin à l’arrêt, il y a non reconnaissance de l’avion, dont la taille et les éclairages sont inhabituels. La perception étrange de déplacement lent résulte d’une erreur de perception : on a tendance à apprécier la vitesse angulaire par le temps que met la queue de l’avion à prendre la place du nez et donc croire que l’A380 vous survole plus lentement que l’A320.  

Le GEIPAN en image

Image
planche 1 geipan
Image
planche 2 geipan
Image
planche 3 geipan
Image
planche 4 geipan
Image
planche 5 geipan
Image
planche 6 geipan
Image
planche 7 geipan
Image
planche 8 geipan
Image
planche 9 geipan
Image
planche 10 geipan
Image
planche 11 geipan
Image
planche 12 geipan

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Date de publication
14 novembre 2019

Lundi 11/11/2019 : un phénomène étrange observé dans le ciel

De nombreux témoins ont observé sur le territoire français métropolitain une boule lumineuse dans le ciel, lundi 11/11/2019, en fin de journée. Ils ont alerté notre centre d’expertise des phénomènes aérospatiaux non identifiés, le GEIPAN. Explications.

Ci-dessous le communiqué de presse du CNES publiant une interview de Roger Baladacchino.
Des dizaines de mails et des appels téléphoniques : le GEIPAN (Groupe d’Etude et d’Information sur les Phénomènes Aérospatiaux Non identifiés) a reçu de nombreux témoignages lundi soir suite au passage dans le ciel d’un phénomène lumineux étrange. Le centre du CNES qui s’occupe de collecter les témoignages, de les analyser et de les archiver a dû donner la priorité à ces observations pour leur apporter une explication.

Image
Un phénomène étrange observé dans le ciel
Photo de l'  transmise par un témoin, on aperçoit nettement le panache décrit.
Crédits:Témoin.

« Nous avons reçu une trentaine de mails dans la soirée et 5 appels téléphoniques décrivant à peu près la même chose : une boule lumineuse dans le ciel avec une sorte de halo autour, se déplaçant dans le sens nord-ouest/sud-est, en Ardèche, au sud de Lyon ou vu de Marseille vers 17h50, raconte Roger Baldacchino, le tout nouveau responsable du GEIPAN. Nous avons fait un rapprochement entre les témoignages similaires. Dans ce cas de figure, soit on donne une explication immédiatement quand c’est un phénomène facilement  identifiable ou connu, soit on met un peu plus de temps, quelques jours, en fonction des précisions données par les témoins. Si on n'a toujours pas d'explication, on invite les personnes à remplir un questionnaire technique téléchargeable sur le site web du GEIPAN pour analyser plus en profondeur les différentes hypothèses. Souvent il s’agit de phénomènes identifiés comme des  planètes, des satellites, les rentrées atmosphériques d'étages de fusée ou de bolides, voire même un phénomène météo ou encore aéronautique. Ils ne sont pas faciles à reconnaitre sans un rapprochement avec des données techniques : météo, traces radars, positions astronomiques, suivis de trajectoires d’éléments aérospatiaux... »

Un étage de fusée à la dérive

Image
Trajectoire de la fusée Falcon 9 le 11/11/2019 au moment des observations sur le site Heavens Above
Trajectoire de la fusée Falcon 9 le 11/11/2019 au moment des observations sur le site Heavens Above.
Crédits : Heavens Above.

Dans le cas présent, le GEIPAN avance l’hypothèse du lancement de la fusée Falcon 9 de la société américaine SpaceX qui a eu lieu le jour même à 14h56 UTC depuis le Centre spatial Kennedy, en Floride, 15h56 (heure de Paris). 

Nous avons hésité, un temps, avec un autre débris spatial...

« Pour moi, il s’agit du dernier étage de la fusée Falcon 9 en fin de mission car on aperçoit un panache sur les images qui pourrait correspondre soit à un moteur allumé qui éjecte ses gaz soit à la rentrée dans l’atmosphère de l'objet, les 2 phénomènes pouvant générer ce type de lumière. Mais la forme ouverte du panache privilégie la 1ere hypothèse, explique Roger Baldacchino. Le timing relevé sur le site Heavens Above (image ci-dessus) nous indique une trajectoire au-dessus de la France vers 17h50, après avoir libéré ses satellites une heure plus tôt. Autrement dit, cet étage est à ce moment là en orbite normale autour de la Terre et il a du finir sa course en perdant de l’altitude progressivement et en étant brûlé dans les couches denses de l’atmosphère, les derniers débris tombant sûrement dans l’Océan Pacifique. Nous avons hésité, un temps, avec un autre débris spatial identifié avec l’indicatif "Global 3 Rocket debris" issu du lancement d'une fusée Electron le 29/06/2019 mais l’hypothèse de la fusée Falcon 9 semble plus cohérente avec les éléments d’observation tant par la trajectoire que par l’aspect du panache observé. »