RENTREE ATMOSPHERIQUE — NATIONAL (FR) 11.11.1980

Résumé
Observation de la rentrée atmosphérique d'un météoroïde.
Description
Le 11 novembre 1980 vers 18h30 une centaine de personnes sur tout le Sud-Est de la France et en Corse observent le passage d'un puissant phénomène lumineux dans le ciel. Beaucoup de témoignages sont enregistrés en gendarmerie. Des centaines de témoins en Italie (voir le tableau des cas italiens) et en Espagne (Catalogne) signaleront également ce phénomène extrêmement spectaculaire. La presse relatera également le phénomène (voir les articles de Nice Matin).
A la réception d'un nouveau témoignage d'une observation faite ce jour-là (voir BONNIEUX (84)), le GEIPAN a ré-étudié ce cas afin de pouvoir le publier. Un tableau unique rassemble les éléments essentiels des multiples observations (voir le compte rendu d'enquête et le tableau des témoignages français).
Les multiples témoins décrivent un phénomène lumineux très puissant ayant traversé le ciel en moins d’une minute (pour la plupart) se dirigeant vers le Sud ou Sud-Ouest.
On peut constater une grande variabilité dans les éléments décrits, autant sur la couleur du phénomène (vert, rouge, jaune, violet, blanc, rosé, bleuté …) que sur la forme (boule, cigare, soucoupe, triangle et même parallélépipède), la distance estimée (30m à 2 km), sur la direction de déplacement (majorité de Nord vers Sud, ou Est vers Ouest, voir l’inverse pour certains témoins) et sur la durée d’observation (majoritairement inférieure à 1mn, quelques cas de plus de 2mn).
L’expérience montre qu’une telle variabilité est fréquente pour toutes les observations massives ; il faut aussi bien prendre en compte le fait que tous les témoins, éloignés les uns des autres, n’ont pas vu le phénomène sous le même angle, et sur une même durée : ceci induit une variabilité tout à fait explicable dans les récits des témoins (voir le compte rendu d'enquête). Néanmoins, la simultanéité du phénomène, et quelques caractéristiques communes comme la fragmentation en 3 éléments laissent peu de doute sur l’unicité de l’origine du phénomène.
Dans ce genre de cas, c’est la multiplicité des témoins au même instant et leur éloignement géographique important qui prouve que le phénomène était très puissant et à haute altitude : l’hypothèse de rentrée atmosphérique devient certaine.
La nature de l’objet rentrant est plus difficile à prouver : dans ce cas, du fait de l’orientation vers le Sud-Ouest du phénomène, et de sa durée inférieure à une minute, qui implique une vitesse initiale nettement supérieure à 10 km/s, l’hypothèse de la rentrée dans l’atmosphère d’un débris de satellite s’efface derrière l’hypothèse d’une rentrée de météoroïde naturel. Les astronomes de Nice (voir l'article "La lueur dans le ciel azuréen : c'était bien une météorite") et de Gênes ont confirmé cette hypothèse.
Le GEIPAN classe ce cas A : observation d'une rentrée atmosphérique de bolide, provoqué par un météoroïde naturel.